Le Bescherelle ou l’amour de la langue perdue

Continuons donc avec les histoires de stagiaires.

Un des stagiaires dans le service est actuellement en charge de la rédaction de contenu de vulgarisation et d’acculturation sur des notions techniques pour le compte d’un site web d’un client. Plus précisément, il met en forme et synthétise différents documents pour en faire des articles qui seront publiés sur la partie blog du site internet.

A chaque fois qu’il finit de rédiger un article, il me le soumet pour correction et avis. Comme d’habitude, le vieux réac grammar-nazi que je suis passe beaucoup de temps à traquer les fautes d’orthographes, de grammaire et de conjugaison. Pour moi, un article à destination du grand public se doit d’être irréprochable du point de vue de la qualité de la langue. A chaque fois que je constate une erreur, je la surligne et la gratifie d’un commentaire indiquant la faute en question. En parallèle, je lui suggère une éditorialisation différente si nécessaire (en fonction de la compréhension des attentes du client). Une fois la chasse finie, le document repart chez le stagiaire qui cherche donc la bonne version. Cette navette de correction et d’avis dure jusqu’à ce que je juge l’article satisfaisant et que j’autorise sa publication.

Certains trouveront ce procédé lent et fastidieux mais j’en ai rien à faire. J’ai le temps de le faire et je constate régulièrement les résultats. A chaque nouvel article du stagiaire, je passe de moins en moins de temps à corriger la forme et me concentre d’avantage sur le fond de l’article, modeste signe (du moins je l’espère) que le stagiaire apprend de ses erreurs.

Ma méthode

Afin de provoquer la prise de conscience, j’ai une méthode simple: le SM

Je fais simplement relire l’article au stagiaire à voix haute et regarde s’il tique sur ses erreurs. Pas très efficace pour les questions de conjugaison mais diablement efficace pour la ponctuation et autres lourdeurs de formulation. 15 lignes sans la moindre ponctuation, non merci. Une fois qu’il aura manqué de s’étouffer à la lecture de son œuvre, vous pouvez être sur que ce petit c*n aura retenu la leçon.

Pour les fautes d’orthographes, grammaire et conjugaison; j’ai la collection des Bescherelle dans mon bureau. Si le stagiaire fait plusieurs fois la même faute, je lui donne le précieux livre à la couverture rouge et lui demande de chercher et de me réciter la leçon ou règle correspondante. Une fois effectué, je lui demande donc la bonne formulation et dans 90% des cas, il énonce la bonne solution. Puis il repart à son bureau avec l’impression que je l’ai pris pour un con (ce qui n’est absolument pas le cas).

J’essaie ainsi de mettre en place un petit jeu du chat et de la souris qui finit par dissuader le stagiaire à la longue de tenter à nouveau de m’assassiner avec son manque de ponctuation.

Mes limites

Je m’impose quand même quelques limites.

  • Je ne frappe pas le stagiaire à coup de Bescherelle (même si j’en ai souvent l’envie)
  • Je ne corrige pas tout. Je ne vais pas corriger un mauvais emploi de l’imparfait du subjonctif ou je ne sais quel artefact linguistique peu usité. Je fais des fautes moi-même donc je ne suis pas le mieux placé pour pointer toutes les fautes

Quelques conseils pour éviter les fautes

J’ai un secret pour toi qui souhaite éviter les fautes. ON FAIT TOUS DES FAUTES. Et ce n’est pas grave.C’est ce qui nous rend humain.

Mais si tu as besoin de te faire un relire un document, voilà les quelques principes que je m’applique:

  • S’assurer que le correcteur orthographique ne souligne rien
  • Demander à un collègue de relire
  • Relire ma propre prose quelques heures plus tard en m’obligeant à vérifier tous lifs à fautes (tournure, adjectifs, verbes…)

Et surtout:

  • Apprenez de vos erreurs
  • Soyez exigeant avec vous même

En conclusion

Rendons la langue française ludique. Apprenons à retrouver le goût de la manier correctement; Sachons évoluer.

Il existe plein de moyens rapide et peu cher (le service comptable vous remerciera) permettant de mobiliser et faire progresser les collaborateurs dans la joie et la bonne hueur. Je suis un grand fan de la dictée/tournée (celui qui fait le plus de faute paie la tournée aux autres ou le vainqueur voit toutes ses consommations prises en charge par les autres).

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