Aujourd’hui, on traverse l’océan pour nous intéresser à une petite révolution qui se déroule outre Atlantique et qui provoque quelques vagues de sueur et de malaise du côté de la nouvelle bien-pensance. On va parler plus spécifiquement du #Rippaverse
Pourquoi cet article?
Parce que je n’ai pas trouvé le moindre contenu francophone sur le sujet (même si je n’ai pas énormément cherché du côté des caribous). C’est bien dommage car la période et implications de ce drama résonnent en partie avec l’actualité française.
Attention, les infos données ci-dessous sont sur la base de ce que j’ai compris du drama. Gardez donc à l’esprit qu’il peut y avoir des biais d’interprétation ou des aménagements du fait de la localisation du contenu
On va aussi parler film et série et ça va spoiler vénèr!
Kesako que le Rippaverse?
Le Rippaverse est le nom donné à un nouvel univers de fiction crée par Eric July et accessoirement sa maison d’édition de comic book.
Dégoûté par les productions de comic book des dernières années qu’il juge de plus en plus woke, Eric July a donc lancé sa propre maison d’édition en promettant à ses lecteurs de leur raconter de bonnes histoires sans leur imposer le moindre agenda inclusif ou idéologique. Pour cela, il promet de respecter une éthique basée sur 3 éléments:
- Respecter le client. Les créateurs doivent gagner le coeur et les poches de leurs clients en leur fournissant des histoires qui leurs plaisent
- Respecter la continuité et le canon. Pour avoir du sens, un univers narratif se doit d’être cohérent. Si vous ne me croyez pas, regardez le bordel crée par la postlogie Star Wars ou la série Les anneaux de pouvoirs par rapport aux œuvres originelles dont elles découlent.
- Une timeline cohérente. On va pas se mentir, à partir du moment une œuvre de fiction commence à jouer avec la frise chronologique, c’est qu’elle commence à s’essoufler en terme de créativité
Se basant sur quelques principes, Eric July a monté une équipe et proposé une campagne d’achat en ligne du premier comic appartenant au Rippaverse. Et dire qu’il a eu du succès est un faible mot.
Au moment où j’écris ces lignes, Eric July a déjà récolté plus de 1 514 762.77$ en à peine deux jours. Bravo à lui pour cette jolie performance et réussite alors que l’objectif de base était de 100 000$.
Pourquoi ça fait grand bruit?
La performance d’Eric July est impressionnante. Pour comprendre la nature du drama, elle est à mettre en comparaison avec d’autres campagnes participatives et autres résultats commerciaux de plusieurs œuvres culturelles actuellement diffusées.
Rippa vs Reva
Peut être avez vous suivi la mini série « centrée » sur Obi Wan Kenobi et disponible sur Disney+. Cette série fait entre autre la part belle à plusieurs personnages féminins dont un qui a été particulièrement mal reçu par les fans de longue date: Reva.
Pour les personnes qui n’auraient pas suivi la série, c’est elle qui annonce à Obi Wan qu’Anakin est toujours vivant et qu’il est devenu Darth Vader. Elle a survécu à l’ordre 66 et à un coup mortel de Vader. Elle se téléporte comme par magie sur une autre planète sans a moindre explication. Elle fait sa rédemption vers le force sans crever. Obi Wan la laisse en vie alors qu’elle a tenté de tuer Luke (alors qu’il tuera Darth Maul plus tard)… Enfin bref, tout ça pour dire que le personnage de Reva a crée beaucoup trop d’incohérence par rapport à la trilogie originale.
Pire, une version antérieure du script a fuité et prévoyait que Reva devait mourir de la main de Vader, ce qui était une fin beaucoup plus acceptable et appréciée par les fans (notamment par rapport à Trilla dans Jedi Fallen Order)
Si la diffusion de la série a été un énorme succès sur Disney+, les produits dérivés en lien ont connu un échec flagrant. Il a été proposé aux fans de financer la création du sabre laser de Reva. Campagne de financement participatif qui fut un flop monstrueux alors que d’autres objets de la franchise (dont le Rasor Crest du Mandalorian) ont été financé haut la main. Flop monstrueux accentué par le soutien des RP Star Wars qui n’a pas réussi à mobiliser la communauté.
Pour ne rien arranger, l’actrice de Reva s’est pris un tombereau d’insultes racistes sur les réseaux sociaux, ce qui a offert une porte de sortie en or pour Disney. Si Reva n’a pas plu, c’es parce que les gens sont racistes et surtout pas parce que le personnage est nul.
Rippa vs Buzz
Buzz l’éclair est un film des studios Pixar qui est en train de faire un flop au box office. Son exploitation n’étant pas encore finie, le film devrait être à peine rentable alors qu’il est dérivé d’une des franchises les plus rentables de l’histoire (Toy Story). N’étant pas fan de Toy Story et n’ayant pas vu le film en question, je vais me contenter des quelques éléments factuels qu’on peut trouver en ligne.
- La forme finale du film a pu surprendre car il aurait du être tourné en live action à la base. Cela a pu décevoir certains fans alors que l’histoire de Buzz l’éclair aurait pu s’y prêter
- Le doubleur original de Buzz l’éclair en anglais (Tim Allen) n’a pas été casté pour reprendre son rôle. Autant si le film était tourné en live action, l’absence de Tim Allen pouvait se justifier, autant pour un film d’animation, ça le fait pas. Tim Allen laisse sa place à Chris Evans (Captain America dans les Avengers) et là aussi, ce changement n’a pas plu à certains fans.
- N’oublions pas non plus que Chris Evans a littéralement insulté les fans mécontents de Buzz l’éclair en les traitant d’idiots.
- uzz l’éclair introduit aussi dans son scénario un couple gay qui s’embrasse. Cette inclusion d’un élément de diversité à a provoqué l’interdiction de diffusion du film dans 14 pays dans le monde ainsi qu’une fronde de la part des conservateurs des Etats Unis.
- Enfin, certains trouvent juste que le film est nul du fait d’un scénario faible et médiocre.
Mélangez tous ces éléments et vous obtenez un premier échec à venir difficilement compréhensible pour Pixar alors que le studio est habitué à sortir des blockbuster à chaque fois.
Un autre film d’animation, les Minions 2: Il était une fois Gru cartonne lui au cinéma malgré le bad buzz des spectateurs en costard foutant la merde lors des séances de projection.
Rippa vs Thor
Autre mastodonte sorti récemment, Thor: Love and Thunder fait aussi parler de lui mais pas forcément en bien. Si le film a bien démarré, il n’atteint pas les résultats espérés et ne sera certainement pas le carton espéré. Pour cela, plusieurs raisons:
- Une avalanche de stars peu présente. Si la bande annonce a fait trippé plein de monde avec l’inclusion des gardiens de la galaxie, leurs présences qu’en début de film a pu en décevoir beaucoup.
- Le M-she-U. Ce Thor fait la part belle aux personnages féminins avec notamment une Jane Foster (Natalie Portman) qui a les faveurs du Mjöllnir. Certains fan de Marvel n’apprécient vraiment pas ce tournant inclusif et féministe.
- En parlant de Jane Foster, le traitement de son cancer a choqué certains spectateurs demandant un avertissement en début de film afin de les préparer psychologiquement. Même spectateurs qui n’ont pas pipé mot avec les Gardiens de la galaxie où l’on nous montre à l’écran la mère de Peter Quill en train de crever et comment elle a choppé son cancer…
- Des blagues pourries. On parle de Thor en même temps…
- Un méchant avec une arme de merde. Pour certains, Christian Bale restera Batman dans le monde des super héros
- Un scénario de merde. Encore une fois, c’est un Thor…
Je pourrai continuer longtemps avec plein d’autres exemples mais on va s’arrêter là.
Pour synthétiser:
Les dernières sorties mainstream n’ont pas vraiment convaincu le grand public et les fans ces derniers temps. Hors, un fan déçu est un fan qui dépense sa thune ailleurs. Et ça, c’est jamais bon pour le bon business quand un client va voir ailleurs.
Alors que les studios cherchent à comprendre pourquoi les essais ne sont pas transformés, voilà que certains tenant sur les réseaux, irrités par l’insolente réussite d’Eric July et de son Rippaverse, s’en sont pris à l’artiste et aux valeurs portés par son univers.
Pour ceux qui l’ont toujours pas compris, le Rippaverse est juste un bon vieux univers à l’ancienne où l’on vient pas casser le cul aux gens avec les problèmes des wokes et autres SJW. Comme d’hab avec les wokes quand ils sont pas content, ils lancent la cancel machine.
Là où le bat blesse!
Le problème est qu’Eric July fait partie d’une minorité visible. Pour parler plus clairement, Eric July est noir. Et c’est un peu compliqué de traiter un noir de raciste (ou de n****) aux Etats Unis. Et cela n’arrange pas les wokes car la réussite du Rippaverse contrevient complètement à leur idéologie.
Mais bon, si on ne peut plus s’attaquer simplement sur sa couleur de peau, où est ce que le monde va?
Autant l’empêcher de s’exprimer.
Supprimé de Reddit
Dernier élément du drama au moment où j’écris ces lignes, l’espace Reddit consacré au Rippaverse a été fermé pour infraction aux conditions d’utilisation. En effet, soutenir le Rippaverse reviendrait à soutenir un groupe haineux.
Reddit est un des plus grands espaces de discussion et d’échange en ligne. Les utilisateurs ont la possibilité de créer des espaces thématiques (appelés subreddit ou sous Reddit) pour pouvoir échanger avec d’autres internautes sur le sujet concerné. Reddit est régulièrement pointé du doigt pour son incohérence dans se modération et sa difficulté à lutter contre certaines dérives de la liberté d’expression (notamment sur des thématiques interdites par la loi).
Politiquement, Eric July est libertarien (un mouvement politique qui milite pour la diminution au maximum du rôle de l’Etat dans les affaires publiques). Si certains libertariens n’ont pas la lumière à tous les étages et peuvent se confondre avec ces trouduc de sovereign citizen ou de QAnon, ce n’est heureusement pas le cas de tous.
Sans être lié spécifiquement au problème de wokisme, il est quand même dommage qu’un espace de discussion consacré à un univers de comic book soit clôturé alors même que la première œuvre n’a pas encore été publié et qu’il n’est pas encore possible de poster un regard critique sur le travail de l’artiste.
En attendant, des espaces Reddit d’oeuvres liées à des auteurs libertariens comme The sword of Truth de Terry Goodkind ont droit de cité. C’est dommage que l’application de liberté d’expression soit d’une telle géométrie variable ces derniers temps.
En conclusion
Comme dit en intro, ce post a juste pour objectif de vous présenter un drama qui déchaîne la toile outre Atlantique. Je ne sais pas s’il traversera l’océan pour faire du bruit en France.
Sur ce, à la prochaine!
Et n’oubliez pas de commenter et partager si vous avez trouvé ce post intéressant. Peut être que j’en referais d’autres en fonction de l’actualité ou des sujets qui se présenteront.